«Tout est dans le devenir», dit-on aujourd'hui, tant dans le monde philosophique que dans le séculier. C'est devenu acte de foi, un dogme qu'on ne discute pas. Julien Benda voit le fondement psychologique de cette répulsion des modernes pour toute constante de l'esprit humain dans leur soif d'émotion, le mouvant étant comme le mot le dit, infiniment plus émouvant que le fixe. Il observe l'effet de cette doctrine, qui est de prêcher aux hommes une existence à la dérive. Il lui est apparu enfin que, contrairement à ce dogme, il existe dans l'esprit humain certains comportements qui, derrière l'infinie diversité de leurs manifestations, sont toujours demeurés les mêmes et continuent de demeurer tels. Il les signale successivement dans l'ordre scientifique, dans l'ordre moral, enfin dans l'ordre esthétique. D'où l'auteur conclut par la position que doit adopter, selon lui, l'éducateur de demain, en opposion à ce qu'il dénonce chez Bergson, Brunschvicg, Boutroux, Le Roy, Bachelard, Rougier.